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Déplacer ou détruire un nid de pigeon sur son balcon : est-ce vraiment interdit par la loi ?

  • Photo du rédacteur: Ismaël DA COSTA
    Ismaël DA COSTA
  • 26 sept.
  • 8 min de lecture

Réponse d’un professionnel de terrain à une confusion médiatique

Par Ismaël DA COSTA, Agilys Services

Nid de pigeon sur un balcon, que dit la loi - Agilys Services
Depuis plus de quinze ans, je travaille là où peu de gens posent les pieds : les toits d’immeubles, les combles oubliés, les arrière-cours discrètes. C’est de là-haut que j’observe le lien, parfois fragile, entre notre quotidien urbain et la nature qui s’y glisse. Il m’arrive encore d’apercevoir une mésange ou un moineau, discrets, fragiles, presque furtifs. Mais ces petits oiseaux se font de plus en plus rares, comme relégués en arrière-plan. À l’inverse, les pigeons des villes, eux, sont devenus omniprésents : plus nombreux, plus visibles, parfois déroutants.

Quand l’information déforme la loi : une confusion persistante

Le 14 juillet 2025, TF1 publiait un article, au ton quelque peu alarmiste, signé Sabine Bouchoul : « Déplacer ou détruire le nid de pigeon sur votre balcon peut vous coûter cher ». Quelques jours plus tard, le 18 juillet, MyJournal.fr reprenait l’essentiel du propos, cette fois dans une version plus romancée, signée Yann Gouriou : « Déplacer ou détruire un nid de pigeon sur votre balcon peut vous coûter très cher : ce que dit la loi ».

À première vue, ces articles semblent portés par une intention louable : rappeler la nécessité de protéger la biodiversité et de faire respecter le droit de l’environnement. Mais derrière cette communication à la fois culpabilisante et approximative, se cache une lecture erronée du cadre juridique, qui induit en erreur bon nombre de citoyens et alimente, bien malgré elle, les tensions croissantes entre défenseurs des oiseaux et riverains confrontés à une surpopulation de pigeons devenue difficile à gérer.

Le pigeon des villes, compagnon millénaire devenu colocataire envahissant


À l’origine oiseau de falaises, le pigeon biset a été domestiqué vers 5000 av. J. C. pour porter des messages et pour sa chair ; ses fientes fertiles étaient même utilisées comme engrais. Des rives du Nil jusqu’à la Chine, il a accompagné les civilisations antiques et plus récemment l’armée française comptait encore sur ce héros silencieux durant les grandes guerres.


Avec l’évolution du monde agricole et l’extension des villes, ces pigeons ont été peu à peu délaissés. Livrés à eux-mêmes, ils se sont adaptés à nos environnements urbains : façades, balcons, combles; des lieux qui, finalement, ressemblent beaucoup à leurs anciens habitats naturels. La ville leur a offert un nouveau territoire, sans prédateur, des abris et de la nourriture à portée d’ailes.


Longtemps, j’ai pensé que la “faute” leur revenait. Qu’ils étaient trop nombreux, trop envahissants. Mais avec le temps, j’ai compris que leur prolifération est avant tout le reflet de nos propres habitudes : un sandwich oublié sur un banc, une poubelle laissée ouverte, une architecture souvent mal pensée et aucune régulation naturelle.


Cette présence devenue massive, directement liée à nos modes de vie, suscite aujourd’hui un rejet marqué chez certains citadins. Ce rejet, parfois instinctif ou brutal, émeut d’autres habitants, qui développent une forme de protection systématique. Et c’est dans cette tension, souvent sincère des deux côtés, que naissent des discours parfois exagérés, parfois erronés, jusqu’à relayer des affirmations juridiques inexactes.

Détruire un nid de pigeon : Ce que dit vraiment la loi !


La confusion est fréquente, mais elle mérite d’être levée sans ambiguïté :

l’article L.411-1 du Code de l’environnement ne protège pas les pigeons des villes.


Ce texte s’applique uniquement aux espèces sauvages protégées figurant sur des listes établies par arrêté ministériel. Il interdit effectivement la destruction ou la perturbation des nids, œufs ou oiseaux… mais uniquement pour les espèces concernées. Le pigeon des villes n’en fait pas partie.


Le pigeon urbain "Columba livia domestica" est une forme domestique du pigeon biset, historiquement élevé par l’homme. En droit français, il est classé parmi les animaux domestiques, au même titre que les poules, les canards ou les pigeons d’élevage. Cette classification figure explicitement dans l’arrêté ministériel du 11 août 2006.


À l’inverse, l’arrêté du 29 octobre 2009, qui établit la liste des oiseaux protégés, ne mentionne à aucun moment le pigeon biset domestique, ni aucune forme urbaine apparentée. Dans la catégorie des pigeons (columbidés), seules quelques espèces rares ou exotiques sont concernées.


👉 Conclusion claire : le pigeon des villes n’est pas une espèce protégée par la loi, ses nids et œufs peuvent donc être retirés sans enfreindre l’article L.411-1.

Ce rappel est essentiel. Car c’est sur cette erreur d’interprétation que s’appuient certains discours culpabilisants. Pourtant, il n’existe aucun fondement légal pour assimiler un nid de pigeon de balcon à celui d’un martinet ou d’une hirondelle.

Cela ne signifie pas qu’on peut agir à sa guise !


L’intervention est permise, dès lors qu’il s’agit d’un pigeon des villes, à condition qu’elle soit raisonnée et respectueuse du vivant.


La régulation de cette espèce repose sur un cadre juridique solide, qui ne relève pas du Code de l’environnement, mais de plusieurs dispositifs complémentaires :

  • L’article L1311-1 du Code de la santé publique, qui autorise les autorités à prendre des mesures de salubrité en cas de nuisances sanitaires, notamment en lien avec la prolifération d’animaux (fientes, parasites, dégradations).

  • L’article 99 du Règlement sanitaire départemental type (RSDT), applicable dans la plupart des départements, qui impose aux propriétaires, gestionnaires et occupants de maintenir les immeubles et leurs abords en bon état de propreté et d’hygiène.

  • Les articles L2212-1 et suivants du Code général des collectivités territoriales (CGCT), qui définissent les pouvoirs de police du maire : celui-ci peut notamment réglementer le nourrissage des animaux, imposer la mise en place de dispositifs de sécurisation des bâtiments et autoriser ou prescrire des mesures de dépigeonnisation (filets, pics, régulation…).


Mais à ce cadre s’ajoute une exigence essentielle : le respect du bien-être animal.

En France, ce principe est inscrit dans plusieurs textes de référence, notamment :

  • L’article L.214-1 du Code rural et de la pêche maritime, qui affirme que « tout animal étant un être sensible, il doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce » ;

  • L’article 521-1 du Code pénal, qui punit de peines pouvant aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende « les sévices graves, les actes de cruauté ou les mauvais traitements infligés volontairement à un animal domestique ou apprivoisé » ;

  • Et l’article R.654-1 du Code pénal, qui sanctionne les mauvais traitements même sans gravité.

Autrement dit, toute régulation, même autorisée, doit exclure la souffrance inutile : pas de poison, pas de piège brutal et jamais au moyen de pratiques improvisées, violentes ou non encadrées.

Ce que nous refusons !


Nous refusons l’idée simpliste selon laquelle les pigeons seraient un nuisible, comme nous refusons celle selon laquelle l’inaction serait toujours une preuve de bienveillance. Laisser un nid sur un balcon et les pigeons des villes se multiplier peut sembler anodin. Mais les conséquences, elles, ne le sont pas : prolifération de parasites, détérioration des matériaux, nuisances pour les voisins… et surtout, déplacement silencieux d’autres espèces plus discrètes, plus vulnérables, qui n’arrivent plus à cohabiter.


Ne rien faire, ce n’est pas toujours protéger. Agir avec discernement, ce n’est pas rejeter la nature : c’est parfois lui redonner une juste place, au sein d’un environnement partagé.

Une écologie de terrain, pas de vitrine


La biodiversité est un sujet qui touche, qui émeut et c’est tant mieux. Mais sur le terrain, elle ne se résume pas à défendre un seul type d’oiseau, ni à réagir dans l’émotion.


La biodiversité, c’est maintenir des équilibres : entre espèces, entre humains, entre usages. Et parfois, cela suppose de faire des choix , pas des choix violents ou définitifs, mais des choix raisonnés, réfléchis, assumés.


C’est cette écologie pragmatique, respectueuse et opérationnelle, que nous défendons.

Un dernier mot, de toit à balcon


Nous partageons tous la même ville. Si nous voulons la garder saine, belle et vivante, souvenons‑nous que nous en sommes à la fois les architectes et les gardiens. Les pigeons n’ont jamais choisi d’être domestiqués puis laissés pour compte. Si vous découvrez un nid de pigeon sur votre balcon, vous avez le droit de l’enlever. Cela ne fait pas de vous un destructeur de nature, ni un indifférent à la cause animale. Cela fait de vous un habitant attentif, à condition d’agir de manière responsable, sans cruauté, en respectant les textes en vigueur et le vivant qui vous entoure.


Et si vous hésitez, si vous ne savez pas comment faire, ou si vous cherchez une solution durable, propre, conforme et juste, nous sommes là pour vous aider.


Ensemble, nous trouverons la solution la plus juste pour vous, pour les pigeons… et pour toutes les autres espèces qui ont encore quelque chose à chanter sous nos fenêtres.

FAQ

1. Est-ce interdit de retirer un nid de pigeon sur un balcon ?

Le pigeon des villes n’est généralement pas une espèce protégée. Le retrait d’un nid peut être fait de manière responsable (sans cruauté) et dans le respect des règles locales d’hygiène.

2. À quel moment intervenir ?

Le plus tôt possible, avant l’installation durable. Si des œufs ou des oisillons sont présents, privilégie une approche éthique et, idéalement, l’intervention d’un professionnel.

3. Quelles précautions prendre pour rester dans les règles ?

Agir sans causer de souffrance inutile, ne pas utiliser de poisons ni de pièges violents, protéger tes mains/voies respiratoires, et traiter les déchets de manière appropriée.

4. Faut-il nettoyer et désinfecter après retrait du nid ?

Oui. Les fientes et les matériaux de construction doivent être retirés, puis les surfaces nettoyées et désinfectées pour limiter risques sanitaires et odeurs.

5. Comment éviter la re nidification ?

Mettre en place des solutions dissuasives : obturations des cavités, filets adaptés, pics sur les zones de stationnement, gestion des sources de nourriture…

6. Le maire peut-il encadrer ces situations ?

Oui. Des arrêtés municipaux peuvent restreindre le nourrissage des pigeons et imposer des mesures d’hygiène. Informe toi auprès de ta mairie si besoin.

7. Quelles méthodes sont à proscrire ?

Toute méthode cruelle ou dangereuse (poisons, pièges traumatisants, coups) est à éviter. L’objectif est préventif et dissuasif.

8. Ai-je besoin d’un professionnel ?

Recommandé si tu as un doute sur l’espèce, l’accès est difficile, ou si tu souhaites une solution durable (diagnostic, retrait propre, désinfection et dispositifs adaptés).

9. Quels risques sanitaires existent avec les nids et les fientes ?

Les nids et fientes de pigeons peuvent exposer à des agents potentiellement pathogènes comme Histoplasma capsulatum (histoplasmose), Cryptococcus neoformans (cryptococcose) et Chlamydia psittaci (psittacose), ainsi qu’à des bactéries (entérobactéries) et certains parasites ; le risque est généralement faible en plein air mais augmente en cas de fortes accumulations.

10. Puis-je déplacer le nid dans un autre endroit de mon balcon ?

Mieux vaut retirer puis prévenir la réinstallation. Déplacer le nid ne règle pas la cause et entraîne un retour rapide.

11. Que faire si je découvre des œufs ou des oisillons ?

Évite toute action brutale. Contacte un professionnel pour une prise en charge éthique et des conseils adaptés à la situation.

12. Combien de temps cela prend et combien ça coûte ?

Selon l’accès, la surface et les solutions retenues. La bonne pratique : diagnostic + devis gratuit avant intervention, puis pose de dispositifs anti pigeon.




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Chez Agilys Services, nous mettons notre expertise à votre service pour tous vos besoins en :



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Dépigeonnisation entreprise Agilys Services, Paris et Ile de France



 
 
 

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Depuis 2020, Agilys Services accompagne les professionnels et les collectivités dans la mise en place de solutions efficaces et durables pour protéger les bâtiments des nuisances aviaires, notamment des pigeons.

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